LE TRENTAIN DE MESSES OU TRENTAIN GRÉGORIEN
EN FAVEUR DES ÂMES DU PURGATOIRE
ORIGINE DU TRENTAIN
Le trentain de messes ou trentain grégorien l'emporte sur toute autre dévotion en faveur des âmes du Purgatoire en raison de son antiquité, de l'autorité de son fondateur et de son efficacité. Son origine remonte à la fin du VIe siècle lorsque le futur pape saint Grégoire le Grand l'institua alors qu'il était Abbé du monastère Saint-André sur le mont Cœlius à Rome. Voici en effet ce que l'on peut lire dans l'un des plus remarquables ouvrages de ce Docteur de l'Eglise (Dialogues, Liv. IV, ch. 55) à propos du moine Justus qui avait manqué à la pauvreté en gardant trois pièces dans sa cellule : "Ayez soin que pendant trente jours, le saint Sacrifice soit offert pour lui et qu'on ne manque pas un seul jour d'immoler la sainte victime à son intention". Le texte ajoute que le trentième jour le défunt lui-même donna signe de sa délivrance du Purgatoire.
Mais pourquoi trente jours? D'après les Bollandistes, Grégoire lui-même aurait été instruit, par une révélation, de l'efficacité de ces trente messes. Un jour, enflammé d'une très ardente charité pour les âmes du Purgatoire, il se lamentait de ce qu'après sa mort il ne pourrait plus rien pour elles : "Mon ami, lui dit Notre-Seigneur, je veux bien accorder en ta faveur un privilège qui sera unique : C'est que toute âme du Purgatoire, pour laquelle seront offertes trente messes en ton honneur et sans interruption, sera immédiatement délivrée quelle que soit sa dette envers moi".
LE TRENTAIN AUJOURD'HUI
S'il n'est prévu nulle part qu'il soit nécessaire de dire les trente messes en l'honneur de saint Grégoire, ni non plus que ce soit le même prêtre qui dise toutes les messes au jour le jour, il est néanmoins nécessaire que les trente messes soient célébrées une à une trente jours de suite. En outre, l'application de ces messes ne peut être faite que pour une seule âme, à déterminer par celui qui fait dire le trentain.
Le texte du décret publié par la sacrée Congrégation des Indulgences le 14 janvier 1889 est toujours d'actualité : "La confiance des fidèles, regardant la célébration des trente messes dites grégoriennes comme particulièrement efficaces, en vertu du bon plaisir et de l'acceptation de la divine miséricorde, pour délivrer une âme du Purgatoire, est pieuse, approuvée et raisonnable..."