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ADORO TE

 L’Adoro te est une hymne composée par saint Thomas d'Aquin († 1274)
pour la Fête-Dieu, Fête du Corps et du Sang du Christ.

Latin

Français

Adoro te devote, latens Deitas,
Quae sub his figuris vere latitas :
Tibi se cor meum totum subjicit,
Quia te contemplans totum deficit.

Visus, tactus, gustus in te fallitur,
Sed auditu solo tuto creditur ;
Credo quidquid dixit Dei Filius :
Nil hoc verbo Veritatis verius.

In cruce latebat sola Deitas,
At hic latet simul et humanitas;
Ambo tamen credens atque confitens,
Peto quod petivit latro poenitens.

Plagas, sicut Thomas, non intueor,
Deum tamen meum te confiteor°;
Fac me tibi semper magis credere,
In te spem habere, te diligere.

O memoriale mortis Domini,
Panis vivus, vitam praestans homini,
Praesta meae menti de te vivere
Et te illi semper dulce sapere.

Pie pellicane, Jesu Domine,
Me immundum munda tuo sanguine,
Cujus una stilla salvum facere
Totum mundum quit ab omni scelere.

Jesu, quem velatum nunc aspicio,
Oro fiat illud quod tam sitio,
Ut te revelata cernens facie,
Visu sim beatus tuae gloriae.

Amen.

Je t'adore dévotement, Deité cachée,
Qui, sous ces apparences, vraiment te caches :
À Toi, mon cœur tout entier se soumet,
Car, te contemplant, tout entier il défaille.

Vue, toucher, goût, en toi font défaut,
Mais on croit par l’ouïe qui seule est sûre ;
Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu,
Rien de plus vrai que cette Parole de Vérité.

Sur la croix, seule se cachait la Déité,
Mais ici, se cache aussi l’humanité.
Les deux, cependant, croyant et confessant,
Je demande ce qu'a demandé le larron pénitent.

Tes plaies, tel Thomas, je ne les vois pas,
Être mon Dieu, cependant, je te confesse ;
Fais-moi croire toujours davantage à toi,
En toi avoir espérance, t’aimer.

Ô mémorial de la mort du Seigneur,
Pain vivant procurant vie à l'homme,
Procure à mon esprit de vivre de toi
Et de toujours savourer ta douceur.

Pieux pélican, Jésus Seigneur,
Moi, impur, purifie-moi par ton sang,
Dont une seule goutte suffit à sauver
Le monde entier de toute faute.

Jésus que, voilé, maintenant, je regarde,
Je te prie que se réalise ce dont j'ai tant soif,
Afin que te voyant face dévoilée,
Je sois bienheureux à la vue de ta gloire.

Amen.