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L'ARBRE DE VIE

Ô Trinité éternelle, Dieu tout-puissant,
nous sommes des arbres de mort et Vous êtes l'arbre de vie.

Dieu infini, quel spectacle de voir dans votre lumière l'arbre de votre créature !
Pureté suprême, vous aviez donné à cet arbre pour rameaux
es puissances de l'âme qui sont l'intelligence, la mémoire et la volonté.

Et quels fruits devaient porter ces rameaux ?
La mémoire devait vous retenir, l'intelligence vous comprendre, la volonté vous aimer.

Ô arbre dans quel heureux état le jardinier divin t'avait planté !
Hélas ! Ô mon Dieu, cet arbre est tombé.
Arbre de vie, il est devenu un arbre de mort, et il ne pouvait plus porter que des fruits empoisonnés.

Mais éternelle Trinité, vous vous êtes passionnée jusqu'à la folie pour votre Créature.
Lorsque vous avez vu que cet arbre ne devait plus produire que des fruits de mort,
parce qu'il était séparé de vous qui êtes la Vie,
vous l'avez sauvé par ce même amour qui vous avait poussé à le créer :
vous avez greffé votre divinité sur l'arbre perdu de notre humanité.

Bonne et bienfaisante greffe, vous avez mêlé votre douceur à notre amertume,
la splendeur aux ténèbres, la sagesse à la folie, la vie à la mort, l'infini au fini.

Après l'injure que votre créature vous avait faite,
qui donc a pu vous forcer à cette union qui nous rend la vie ?
C'est l'amour, le seul amour.

Et cette greffe mystérieuse a vaincu la mort.
Mais cela ne suffisait pas aux ardeurs de votre charité, ô Verbe éternel :
vous avez voulu arroser cet arbre de votre propre Sang.

Ce sang, par sa chaleur, fait fructifier l'arbre
dès que l'homme consent à s'unir et à vivre en vous.
Son cœur et ses affections doivent être liés à la greffe céleste
par les liens de la charité et de l'obéissance.
Dès que nous vous sommes unis, les rameaux portent leurs fruits.

Ô Amour infini, quelles merveilles vous opérez dans vos créatures !
Pourquoi les hommes ne viennent-ils pas à la fontaine
où est le Sang qui doit arroser leur arbre ?

La vie éternelle coule pour nous,
pauvres créatures qui l'ignorons et n'en profitons pas.
J'ai péché, Seigneur, ayez pitié de moi !

Ainsi soit-il.