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SAINT JOSEPH, PATRON DE L'ÉGLISE UNIVERSELLE

Si tu compares Joseph à tout le reste de l'Église du Christ, n'est-il pas l'homme particulièrement choisi,
par lequel et sous le couvert duquel le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ?
Si donc toute la sainte Église est débitrice envers la Vierge Marie parce que c'est par elle qu'elle a pu recevoir le Christ,
après elle, c'est à saint Joseph qu'elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil.
Saint Bernardin de Sienne

N'était-il pas logique et nécessaire que celui auquel le Père éternel a confié son Fils,
étende aussi sa protection sur le Corps du Christ, qui, selon l'enseignement de l'apôtre Paul, est l'Église ?
Jean-Paul II, Homélie du 19 mars 1993

Le 8 décembre 1870, par le décret Quemadmodum Deus, le pape Pie IX déclara saint Joseph patron de l'Église universelle.
En voici le texte :

De même que Dieu établit le patriarche Joseph, fils de Jacob, gouverneur de toute l'Égypte, pour assurer au peuple le froment nécessaire à la vie, ainsi lorsque furent accomplis les temps où l'Eternel allait envoyer sur la Terre son Fils unique, pour racheter le monde, il choisit un autre Joseph dont le premier était la figure ; il l'établit seigneur et prince de sa maison et de ses biens ; il commit à sa garde ses plus riches trésors. En effet, Joseph épousa l'Immaculée Vierge Marie, de laquelle, par la vertu du Saint-Esprit, est né Jésus-Christ, qui voulut aux yeux de tous passer pour le Fils de Joseph et daigna lui être soumis.
 
Celui que tant de prophètes et de rois avaient souhaité de voir, non seulement Joseph le vit, mais conversa avec lui, il le pressa dans les bras d'une paternelle tendresse, il le couvrit de baisers ; avec un soin jaloux et une sollicitude sans égale, il nourrit celui que les fidèles devaient manger comme le pain de l'éternelle vie.
 
En raison de cette dignité sublime, à laquelle Dieu éleva son très fidèle serviteur, toujours l'Église a exalté et honoré saint Joseph d'un culte exceptionnel, quoiqu'inférieur à celui qu'elle rend à la Mère de Dieu ; toujours dans les heures critiques, elle a imploré son assistance. Or, dans les temps que nous traversons, quand l'Église elle-même, poursuivie de tous côtés par ses ennemis, est accablée de si grandes calamités que les impies se persuadent déjà qu'il est enfin venu le temps où les portes de l'enfer prévaudront contre elle, les vénérables pasteurs de l'univers catholique, en leur nom et au nom des fidèles confiés à leur sollicitude, ont humblement prié le souverain pontife qu'il daignât déclarer saint Joseph Patron de l'Église universelle.
 
Ces prières ayant été renouvelées plus vives et plus instantes durant le Concile du Vatican, notre Saint Père Pie IX, profondément ému par l'état lamentable des choses présentes et voulant se mettre, lui et tous les fidèles, sous le très puissant patronage du Saint patriarche Joseph, a daigné se rendre aux voeux de tant de vénérables pontifes.
 
C'est pourquoi il déclare solennellement saint Joseph patron de l'Église catholique en ce jour consacré à la Vierge Immaculée, Mère de Dieu, épouse du très chaste Joseph.

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Voici quant à lui ce qu'écrivait Jean-Paul II aux n° 28 à 31 de l'exhortation apostolique Redemptoris Custos du 15 août 1989 :

28. En des temps difficiles pour l'Église, Pie IX, voulant la confier à la protection spéciale du saint patriarche Joseph, le déclara « Patron de l'Église catholique ». Le Pape savait que son geste n'était pas hors de propos car, en raison de la très haute dignité accordée par Dieu à ce fidèle serviteur, « l'Église, après la Vierge Sainte son épouse, a toujours tenu en grand honneur le bienheureux Joseph, elle l'a comblé de louanges et a recouru de préférence à lui dans les difficultés ». Quels sont les motifs d'une telle confiance ? Léon XIII les énumère ainsi : « Les raisons et les motifs speciaux pour lesquels saint Joseph est nommément le patron de l'Église et qui font que 1'Eglise espère beaucoup, en retour, de sa protection et de son patronage sont que Joseph fut l'époux de Marie et qu'il fut réputé le père de Jésus-Christ. [...] Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. [...] Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu'il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l'entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende 1'Église de Jésus Christ ».

29. Ce patronage doit être invoqué, et il est toujours nécessaire à l'Église, non seulement pour la défendre contre les dangers sans cesse renaissants mais aussi et surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d'évangélisation du monde et de nouvelle évangélisation des pays et des nations « où - comme je l'ai écrit dans l'exhortation apostolique Christifideles laici - la religion et la vie chrétienne étaient autrefois on ne peut plus florissantes » et qui « sont maintenant mis à dure épreuve ». Pour apporter la première annonce du Christ ou pour la présenter à nouveau la où elle a été délaissée ou oubliée, l'Église a besoin d'une particulière « force d'en haut » (cf. Lc 24, 49 ; Ac 1, 8), don de l'Esprit du Seigneur, assurément, mais non sans lien avec l'intercession et l'exemple de ses saints.

30. En plus de la protection efficace de Joseph, l'Église a confiance en son exemple insigne, exemple qui ne concerne pas tel état de vie particulier mais est proposé à toute la communauté chrétienne, quelles que soient en elle la condition et les tâches de chaque fidèle. Comme le dit la Constitution du Concile Vatican II sur la Révélation divine, l'attitude fondamentale de toute l'Église doit être celle de « l'écoute religieuse de la Parole de Dieu », c'est-à-dire de la disponibilité absolue à servir fidèlement la volonté salvifique de Dieu révélée en Jésus. Dés le début de la Rédemption humaine, nous trouvons le modèle de l'obéissance incarné, après Marie, précisément en Joseph, celui qui se distingue par l'exécution fidèle des commandements de Dieu. Paul VI invitait à invoquer son patronage « comme l'Église, ces derniers temps, a l'habitude de le faire, pour elle-même d'abord, pour une réflexion théologique spontanée sur l'alliance de l'action divine avec l'action humaine dans la grande économie de la Rédemption, dans laquelle la première, l'action divine, se suffit totalement à elle-même tandis que la seconde, l'action humaine, la nôtre, tout en étant dans l'incapacité (cf. Jn 15, 5), n'est jamais dispensée d'une collaboration humble mais conditionnelle et anoblissante. En outre, l'Église l'invoque comme protecteur en raison d'un désir profond et très actuel de raviver son existence séculaire avec des vertus évangéliques véritables, telles qu'elles ont resplendi en saint Joseph ».

31. L'Église transforme ces exigences en prière. Rappelant que Dieu, à l'aube des temps nouveaux, a confié à saint Joseph la garde des mystères du Salut, elle lui demande de lui accorder de collaborer fidèlement à l'oeuvre du Salut, de lui donner un coeur sans partage, à l'exemple de saint Joseph qui s'est consacré tout entier à servir le Verbe incarné, de nous faire vivre dans la justice et la sainteté, soutenus par l'exemple et la prière de saint Joseph. Déjà, il y a cent ans, le pape Léon XIII exhortait le monde catholique à prier pour obtenir la protection de saint Joseph, patron de toute 1'Église. L'encyclique Quamquam pluries se référait à 1' « amour paternel » dont saint Joseph « entourait l'enfant Jésus », et à ce « très sage gardien de la divine Famille » ; elle recommandait « l'héritage que Jésus a acquis de son sang ». Depuis lors, l'Église, comme je l'ai rappelé au début, implore la protection de Joseph « par l'affection qui 1'a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu » et elle lui confie tous ses soućis, en raison notamment des menaces qui pèsent sur la famille humaine. Aujourd'hui encore, nous avons de nombreux motifs pour prier de la même manière : « Préserve-nous, ő Père très aimant, de toute souillure d'erreur et de corruption... ; sois-nous propice et assiste-nous du haut du Ciel, dans le combat que nous livrons à la puissance des ténèbres... ; et de même que tu as arraché autrefois l'Enfant Jésus au péril de la mort, défends aujourd'hui la sainte Église de Dieu des embûches de l'ennemi et de toute adversité ». Aujourd'hui encore, nous avons des motifs permanents de recommander chaque personne à saint Joseph.

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