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SAINT JOSEPH, HOMME DE PRIÈRE

Souviens-toi de nous, bienheureux Joseph,
intercède par le secours de ta prière auprès de ton Fils adoptif ;
rends-nous propice également la bienheureuse Vierge, ton épouse,
car elle est la mère de celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne pour les siècles sans fin.
Amen.
Saint Bernardin de Sienne

Le silence de saint Joseph est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu,
dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines.
En d’autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur,
mais au contraire la plénitude de foi qu’il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions.
Un silence grâce auquel Joseph, à l’unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Saintes Écritures,
en les confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus ;
un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence.
Benoît XVI

 

Extrait de l'exhortation apostolique Redemptoris Custos du pape Jean-Paul II

25. Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s'étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c est un silence qui révèle d'une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les Évangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses « actions », enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles », qui « établit sa demeure » sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse de Jésus, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, se fit la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

26. Le sacrifice absolu que Joseph fit de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d'où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d'où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d'un amour virginal incomparable, à l'amour conjugal naturel qui la constitue et l'alimente ». Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n'est autre que l'exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion.

27. La communion de vie entre Joseph et Jésus nous amène à considérer encore le mystère de l'Incarnation précisément sous l'aspect de l'humanité du Christ, instrument efficace de la divinité pour la sanctification des hommes : « En vertu de la divinité, les actions humaines du Christ ont été salutaires pour nous, produisant en nous la grâce tant en raison du mérite que par une certaine efficacité ». Parmi ces actions, les évangélistes privilégient celles qui concernent le mystère pascal, mais ils n'omettent pas de souligner l'importance du contact physique avec Jésus à propos des guérisons (cf. par exemple Mc 1,41) et l'influence qu'il exerce sur Jean-Baptiste lorsqu'ils étaient l'un et l'autre dans le sein de leur mère (cf. Lc 1, 41-44). Le témoignage apostolique, on l'a vu, n'a pas omis de décrire la naissance de Jésus, la circoncision, la présentation au Temple, la fuite en Égypte et la vie cachée à Nazareth, et cela en raison du « mystère » de grâce contenu dans de tels « gestes », tous salvifiques, parce que participant de la même source d'amour: la divinité du Christ. Si cet amour, par son humanité, rayonnait sur tous les hommes, les premiers bénéficiaires en étaient bien évidemment ceux que la volonté divine avait placés dans son intimité la plus étroite : Marie, sa mère, et Joseph, son père putatif. Puisque l'amour « paternel » de Joseph ne pouvait pas ne pas influer sur l'amour « filial » de Jésus et que, réciproquement, l'amour« filial » de Jésus ne pouvait pas ne pas influer sur l'amour « paternel » de Joseph, comment arriver à reconnaître en profondeur cette relation tout à fait singulière ? Les âmes les plus sensibles aux impulsions de l'amour divin voient à juste titre en Joseph un exemple lumineux de vie intérieure. En outre, l'apparente tension entre la vie active et la vie contemplative est dépassée en lui de manière idéale, comme cela peut se faire en celui qui possède la perfection de la charité. Selon la distinction bien connue entre l'amour de la vérité (charitas veritatis) et l'exigence de l'amour (necessitas charitatis), nous pouvons dire que Joseph a expérimenté aussi bien 1'amour de la vérité, c'est-à-dire le pur amour de contemplation de la Vérité divine qui rayonnait de l'humanité du Christ, que l'exigence de l'amour, c'est-à-dire l'amour, pur lui aussi, du service, requis par la protection et le développement de cette même humanité.