Sur les Pères de l'Eglise
INTRODUCTION
Initiation aux Pères de l'Eglise
Chronologie des Pères de L'Eglise du Ier au IIIe s.
Principales hérésies anciennes
Oeuvres de Pères de l'Eglise des IVe et Ve S.
Etudes sur quelques Pères de l'Eglise des IVe et Ve S.
LES PERES DU Ier AU IIIe S.
LES PERES APOSTOLIQUES
On range traditionnellement dans le groupe des « Pères apostoliques » sept auteurs ou écrits : la lettre de S. Clément de Rome aux Corinthiens, la Didachè, les lettres de S. Ignace d'Antioche, la lettre de S. Polycarpe de Smyrne, le Pasteur d'Hermas, l'Apologie à Diognète (cette oeuvre comme son titre l'indique serait mieux classée parmi les pères apologistes), la lettre du Pseudo-Barnabé.
SAINT CLEMENT DE ROME
Lettre de St Clément de Rome aux Corinthiens
La pseudo seconde lettre de st Clément de Rome
LA DIDACHE
La didachè ou enseignement des douze Apôtres
SAINT IGNACE D'ANTIOCHE
SAINT POLYCARPE DE SMYRNE
Lettre de Polycarpe de Smyrne aux Philippiens
LE PASTEUR D'HERMAS
LE PSEUDO BARNABE
LES PERES APOLOGISTES OU APOLOGETES
Cf. Les Pères dans la foi 83, p. 10s. : « Les développements du genre apologétique » (excellent résumé)
Le terme “apologiste” désigne les antiques écrivains chrétiens qui se proposaient de défendre (apología en grec signifie “défense”) la nouvelle religion des lourdes accusations des païens et des Juifs, de montrer les erreurs du polythéisme et de la philosophie, et de diffuser la doctrine chrétienne dans des termes adaptés à la culture de leur époque.
« Si la première génération d'auteurs chrétiens fut celle de la diffusion de la bonne nouvelle, la deuxième, celle de l'instruction et de la parénèse, la troisième génération fut celle de l'affrontement avec le paganisme. Les circonstances de leur intervention dans le conflit entre Rome et l'Église ont fait que ces écrivains furent qualifiés de “Pères apologistes” [Le premier emploi du mot remonte, semble-t-il, au XVIIe s. : 1623] » (Histoire du christianisme, Sous la direction de J.-M. Mayeur, Ch. et L. Pietri, A. Vauchez, M. Venard, Tome 1, Le Nouveau Peuple de Dieu (des origines à 250), Desclée, 2000, p. 825.)
Le genre apologétique caractérise la littérature chrétienne des IIe – IVe s. Mais la moitié environ des apologies dont nous connaissons l'existence a été perdue ou ne nous est connue qu'à travers quelques citations, le plus souvent dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe. La plus ancienne apologie mentionnée a été remise par l'évêque d'Athènes, Quadratus, à l'empereur Hadrien (cf. Eusèbe, Histoire ecclésiastique, IV, 3, 1-2). Sont parvenues jusqu'à nous :
- Une apologie (SC 470) du philosophe Aristide d'Athènes à l'empereur Hadrien (117-138) ou à Antonin le Pieux (138-161).
- Trois livres de Théophile d'Antioche à Autolycus (SC 20bis ; peu après 180).
- L'Apologie à Diognète (SC 33bis).
- Les œuvres de S. Justin (SC 507) et de Tatien le Syrien (Discours aux grecs).
- La supplique au sujet des chrétiens d'Athéganore (SC 379).
- Une Satire sur les philosophes païens d'Hermias (vers l'an 200 ; SC 388).
- Trois apologies (L'auteur, peut-être l'évêque monarchien Marcel d'Ancyre ou d'un de ses disciples, veut démontrer la supériorité du christianisme par deux principaux arguments : les auteurs païens ne sont pas fiables ; ce qu'ils disent de vrai, ils le doivent aux prophètes de l'Ancien Testament), Exhortation aux Grecs (PDF 83 ; SC 528), Discours aux Grecs et De la monarchie du IIIe s. (SC 528).
L'on peut encore cité parmi les Pères apologètes Méliton de Sardes dont l'apologie à l'empereur Marc Aurèle a été perdue, mais dont nous reste une très belle homélie pascale. Les Latins n'entrent dans la littérature apologétique qu'à la fin du IIe s., avec le juriste et théologien Tertullien, et un auteur moins prolixe, Minucius Felix qui rédige l'Octavius.
Jusqu'au règne des Sévères, les apologies sont adressées directement aux empereurs ou aux magis-trats de l'empire pour qu'ils prennent une connaissance plus approfondie du genre de vie des chrétiens et cessent de les condamner pour le seul fait d'être chrétiens. Le pouvoir, pour s'assurer, exigeait qu'ils renient leur foi et fassent un geste d'adoration des dieux de Rome et de l'empereur. Au IIIe s., après la persécution de Septime Sévère (202), le courant apologétique se déplace sur le plan des doctrines : Origène avec le Contre Celse (246), Cyprien de Carthage avec ses traités Les idoles ne sont pas des dieux (245 ?), À Quirinus (249) et À Démétrien (252).
« Sur le jugement porté sur la pensée païenne, religion polythéiste et philosophie comprises, les opinions ont divergé. Certains auteurs comme Tatien, Théophile d'Antioche, Hermias et même Ter-tullien ont rejeté globalement et sans nuance la pensée païenne comme œuvre des démons. D'autres comme Justin [1er auteur chrétien à développer une approche positive de la philosophie grecque] et Clément ont reconnu à la philosophie grecque un statut plus positif, y voyant à l'œuvre des germes de vérité et une dynamique de préparation à l'accueil de la Révélation du Christ » (Les Pères dans la foi 83, p. 15, Migne, 2002. Sur Clément d'Alexandrie et l'emprunt des grecs, cf. p. 23-25. Sur la doctrine du Logos chez S. Justin, cf. p. 28-30.)
SAINT ARISTIDE D'ATHENE
SAINT THEOPHILE D'ANTIOCHE
A DIOGNETE
SAINT JUSTIN
SAINT ATHENAGORE
FACE AUX HERESIES : S. IRENEE DE LYON ET S. HIPPOLYTE DE ROME
Les courants hérétiques
Le terme “hérésie” vient du grec airesis, “choix”. « On appelle hérésie la négation obstinée, après la réception du baptême, d'une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité » (CIC 751). L'hérésie est donc le choix de la part d'un catholique de ne pas croire à une vérité de foi, soit explicitement, soit en émettant des opinions contraires à cette vérité. Dans l'Église antique, plusieurs courants hérétiques ont vu le jour : le gnosticisme, le marcionisme, le montanisme, le monarchianisme.
Le gnosticisme
Cf. par exemple, Ysabel de Andia, “La gnose au nom menteur : séduction et division”, Communio XXIV, 1999/2.
Du grec gnôsis, “connaissance”, la gnose ou gnosticisme fut le courant hérétique prépondérant des IIe et IIIe s. Les principales erreurs des gnostiques se résument en trois points :
- Le monde fut créé par un dieu mauvais ou démiurge qui correspond au Dieu de l'AT.
- Défense d’une conception dualiste de l'homme : l’âme seule est digne d’intérêt. Elle est une parcelle de la divinité. Le corps est mauvais et appelé à disparaître.
- Le salut consiste en un dégagement de la matière par une connaissance ésotérique, dont le Christ est le révélateur, pour retrouver le milieu originel divin.
Le gnosticisme est une mystique d'évasion qui refuse la corporéité et la sexualité, la temporalité et l'histoire, l'incarnation du salut, la visibilité de l'Église et l'autorité de celle-ci en matière de foi au nom d'une tradition secrète réservée aux initiés.
Jusqu'au milieu du XXe s., les écrits gnostiques ne nous étaient connus qu'à travers les citations des Pères de l'Église : S. Irénée, S. Hippolyte, S. Clément d'Alexandrie, Tertullien, S. Épiphane. La découverte en 1948 à Nag Hammadi en Égypte d'une bibliothèque gnostique permit d'approfondir la connaissance de ce courant. Ses deux principaux représentants sont Basilide (Cf. Clément d'Alexandrie, Stromates, IV, 81-83 ; Hippolyte de Rome, Refutatio, VII, 20-27.) et Valentin († 160) (Cf. Irénée, AH, III,4,3 ; Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 11, 1 ; Hippolyte, Refutatio, VI, 37, 7).
Le marcionisme
Ce courant, qui est une espèce de gnosticisme, tire son nom de Marcion († vers 160) dont la person-ne et la doctrine ne nous est connu qu'à travers les écrits de ses adversaires : S. Irénée, Tertullien, S. Hippolyte, et S. Clément d'Alexandrie (Cf. aussi Épiphane, Panarion, XLII, 1 ; Justin, 1 Apologie, 25, 6.). Marcion différencie un Dieu juste de l'Ancien Testament d'un Dieu bon du Nouveau. En conséquence, il rejette tout l'Ancien Testament et tous les passages du Nouveau qui identifient le Dieu juste et le Dieu bon. Il ne retient pour ce dernier que l'Évangile selon S. Luc et les lettres pauliniennes, à l'exception de la lettre aux Hébreux et des lettres pastorales. La création est pour lui l'œuvre d'un démiurge mauvais, et c'est pourquoi il faut rejeter ce monde. D'où son refus du mariage et de la procréation. Le Christ ne fait qu'apporter la connaissance du Dieu bon et il ne s'est pas vraiment incarné car c'eût été se souiller.
Le montanisme
Comme la précédente, cette hérésie porte le nom de son fondateur, Montan, qui vécut en Phrygie (Turquie actuelle). Celui-ci se disait être le porte-parole de l'Esprit Saint, du Paraclet promis par Jésus (cf. Jn 14,6 ; 16,7), et se faisait aider de deux femmes Maximilla, son épouse, et Priscilla. Le montanisme nous est connu surtout par Eusèbe et Épiphane, les actes de synodes et les écrits mon-tanistes de Tertullien. Il oppose une Église prophétique à l'Église institutionnelle et se caractérise par son rejet de l'Écriture Sainte et son rigorisme moral.
Le monarchianisme
Ce terme vient du grec monarchia composé des deux mots monos (“seul”) et archè (“fondement, principe”). Son concept fut utilisé pour la première fois par Tertullien (cf. Adversus Praxean X, 1). Il comprend tous les courants qui professent la stricte unicité de Dieu dans la ligne du monothéisme Juif. Mais il existe un monarchianisme modéré, orthodoxe, et un monarchianisme hérétique. Le second nie la pluralité des personnes en Dieu et se divise en plusieurs branches dont les principales sont l'adoptianisme et le patripassianisme ou modalisme :
- L'adoptianisme : soutient que le Christ n'est pas Dieu par nature, mais un homme adopté par Dieu au Baptême ou après la Résurrection en raison de ses mérites. Au IIe s., son représentant principal est un byzantin, Théodote. Sa doctrine sera reprise plus tard par Paul de Samosate (fin IIIe s.).
- Le patripassianisme ou modalisme : du latin pater, “père”, passio, “souffrance”, et modus, “manière, mode”. Selon ce mouvement, le Père et le Fils ne sont pas deux personnes distinctes, mais deux modes d'apparition du Dieu unique. Sur la croix, le Père a souffert puisqu'il ne différait pas du Fils. Cette doctrine apparaît à Rome au IIe s. avec Noët de Smyrne. Au début du IIIe s., Praxeas la répandit en Afrique du Nord, ce qui provoqua la réaction de Tertullien qui rédigea son Adversus Praxean, premier traité de théologie trinitaire de l'époque patristique. Au milieu du IIIe s., Sabellius, de Rome la porta en Égypte, d'où son nom aussi de Sabellianisme.
SAINT IRENEE DE LYON
SAINT HIPPOLYTE DE ROME
LES PERES ALEXANDRINS : S. CLEMENT D'ALEXANDRIE ET ORIGENE
SAINT CLEMENT D'ALEXANDRIE
ORIGENE
LES DEBUTS DE LA LITTERATURE CHRETIENNE LATINE
« Nous sommes très mal renseignés sur les débuts de la littérature latine chrétienne. En Occident, les premiers chrétiens parlaient grec, comme l'attestent la lettre de Paul aux Romains, puis celle de S. Clément aux Corinthiens [...], les apologies de S. Justin le Philosophe écrivant à Rome vers le milieu du IIe s., et enfin S. Hippolyte de Rome, l'antipape, écrivant encore en grec au début du IIIe s. Cependant, il ne fait pas de doute que le christianisme, se répandant très vite dans les couches de la population qui ne parlait que latin, a commencé, peut-être dès le milieu du IIe s., à donner naissance à des écrits de langue latine. [...] C'est à partir de l'Afrique que le latin a dû commencer à s'imposer comme langue littéraire » (Histoire du christianisme, Tome 1, Le Nouveau Peuple de Dieu (des origines à 250), Desclée, 2000, p. 881.)
TERTULLIEN
MINUCIUS FELIX († début du IIIe s.)
Originaire d'Afrique du Nord comme Tertullien, et juriste professionnel (causidicus), si l'on en croit Lactance (Div. Inst. 5, 1, 21) et S. Jérôme (De viris illustribus, 58 ; Ep 70, 5), Marcus Minucius Felix est l'auteur d'un dialogue philosophique, l'Octavius, portant le nom d'un ami décédé et dont il rapporte la conversation avec un compagnon nommé Cæcilius à propos de la foi chrétienne. Tout y passe des griefs classiques faits aux chrétiens (inceste, meurtre des enfants, repas à la Thyeste, adoration d'une tête d'âne sur une croix, beuveries, dévergondages), et leur croyance en l'omniprésence de Dieu, en la fin du monde et en un jugement universel est ridiculisée par Cæcilius. Mais Octavius répond successivement aux arguments de celui-ci qui finit par se convertir.
L'ouvrage fut probablement écrit au tournant des IIe-IIIe s. et nous donne quelques indications sur son auteur : son origine africaine et sa conversion du paganisme au christianisme. Du point de vue dogmatique, l'Octavius est peu original, sa théologie est très vague et d'inspiration plus stoïcienne que chrétienne, mais la rhétorique qu'il déploie en fait le plus bel exemple de l'apologie chrétienne antique parce qu'il fonde le christianisme en raison, ne citant jamais explicitement la Bible, ni le nom du Christ. Il évoque celui-ci indirectement une seule fois : « Vous vous égarez bien loin de la vérité en pensant qu'un criminel a mérité, ou un être terrestre obtenu, d'être cru Dieu ». Ces omissions sont volontaires. Son but étant de réhabiliter la religion chrétienne aux yeux des païens lettrés, il passe sous silence ce qui, révélé trop tôt, pourrait nuire à sa cause.
SAINT CYPRIEN DE CARTHAGE
NOVATIEN ET LACTANCE
TEXTES DES PERES DU Ier AU IIIe S.
LES PERES DES IVe ET Ve S.
SAINT AMBROISE DE MILAN
SAINT ATHANASE D'ALEXANDRIE
SAINT AUGUSTIN D'HIPPONE
SAINT BASILE LE GRAND
SAINT CYRILLE D'ALEXANDRIE
SAINT CYRILLE DE JERUSALEM
SAINT GREGOIRE DE NAZIANZE
Nous confessons un seul et le même
SAINT GREGOIRE DE NYSSE
SAINT HILAIRE DE POITIERS
Prière d'ouverture du De Trinitate
L'Ancien Testament annonce le Christ et l'Eglise
SAINT JEAN CHRYSOSTOME
SAINT JERÔME
SAINT LEON LE GRAND