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LE SPIRITISME

DÉFINITION

Le spiritisme est une pratique qui consiste à évoquer les esprits (âmes de personnes défuntes, démons) au moyen généralement de verre et de table afin d'en obtenir des aides ou des informations sur les personnes ou les événements passés, présents ou à venir.

CE QU'EN DIT L'ÉGLISE CATHOLIQUE

À plusieurs reprises, le Magistère de l'Église Catholique s'est prononcé contre la pratique du spiritisme. Citons simplement cette réponse du Saint-Office datée du 24 avril 1917 (Denz 3642) : Question : Est-il permis d'assister à des entretiens ou à des manifestations spiritistes, moyennant un médium comme on dit, ou sans médium, avec ou sans emploi d'hypnotisme, même lorsque ces séances présentent des apparences d'honnêteté et de piété, en interrogeant les âmes ou les esprits, en écoutant leur réponse, ou en regardant seulement, même en protestant tacitement ou expressément que l'on ne veut avoir aucun commerce avec les esprits malins ? Réponse (confirmée par le souverain pontife le 26 avril) : Non pour tous les points.

Cette interdiction se fonde notamment sur plusieurs textes de l’Ancien Testament :

Dt 18, 10-12 : On ne trouvera chez toi personne [...] qui interroge les spectres et devins, qui évoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination au Seigneur ton Dieu.

Lv 19, 31 : Ne vous tournez pas vers les spectres et ne recherchez pas les devins, ils vous souilleraient.

Lv 20, 6.27 :  Celui qui s'adressera aux spectres et aux devins pour se prostituer à leur suite, je me tournerai contre cet homme-là et je le retrancherai du milieu de son peuple. [...] L'homme ou la femme qui parmi vous serait nécromant ou devin : ils seront mis à mort, on les lapidera, leur sang retombera sur eux.

Le récit de l’évocation de l’esprit du prophète Samuel par le roi Saül (1 S 28, 3-19) est à ce sujet particulièrement significatif. Les conséquences pour le roi et son armée seront terribles  :

Samuel était mort, tout Israël avait fait son deuil et on l'avait enseveli à Rama, dans sa ville. Saül avait expulsé du pays les nécromants et les devins. Tandis que les Philistins, s'étant groupés, venaient camper à Shunem, Saül rassembla tout Israël et ils campèrent à Gelboé. Lorsque Saül vit le camp philistin, il eut peur et son coeur trembla fort. Saül consulta le Seigneur, mais le Seigneur ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par les sorts, ni par les prophètes. Saül dit alors à ses serviteurs : "Cherchez-moi une nécromancienne, que j'aille chez elle et que je la consulte", et ses serviteurs lui répondirent : "Il y a une nécromancienne à En-Dor." Saül se déguisa et endossa d'autres vêtements, puis il partit avec deux hommes et ils arrivèrent de nuit chez la femme. Il lui dit : "Je t'en prie, fais-moi dire l'avenir par un revenant, et évoque pour moi celui que je te dirai." Mais la femme lui répondit : "Voyons, tu sais toi-même ce qu'a fait Saül et comment il a supprimé du pays les nécromants et les devins. Pourquoi tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir ?" Alors Saül lui fit ce serment par le Seigneur : " Aussi vrai que le Seigneur est vivant, dit-il, tu n'encourras aucun blâme pour cette affaire." La femme demanda : "Qui faut-il évoquer pour toi ?", et il répondit : "Évoque-moi Samuel." Alors la femme vit Samuel et, poussant un grand cri, elle dit à Saül : "Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül !" Le roi lui dit : "N'aie pas peur ! Mais que vois-tu ?" et la femme répondit à Saül : "Je vois un spectre qui monte de la terre." Saül lui demanda : "Quelle apparence a-t-il ?", et la femme répondit : "C'est un vieillard qui monte, il est drapé dans un manteau. "Alors Saül sut que c'était Samuel et, s'inclinant la face contre terre, il se prosterna. Samuel dit à Saül : "Pourquoi as-tu troublé mon repos en m'évoquant ?" - "C'est, répondit Saül, que je suis dans une grande angoisse : les Philistins me font la guerre et Dieu s'est détourné de moi, il ne me répond plus, ni par les prophètes, ni en songe. Alors je t'ai appelé pour que tu m'indiques ce que je dois faire." Samuel dit : "Pourquoi me consulter, quand le Seigneur s'est détourné de toi et est devenu ton adversaire ? Le Seigneur t'a fait comme il t'avait dit par mon entremise : il a arraché de ta main la royauté et l'a donnée à ton prochain, David, parce que tu n'as pas obéi au Seigneur et que tu n'as pas satisfait l'ardeur de sa colère contre Amaleq. C'est pour cela que le Seigneur t'a traité de la sorte aujourd'hui. De plus, le Seigneur livrera, en même temps que toi, ton peuple Israël aux mains des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi ; le camp d'Israël aussi, le Seigneur le livrera aux mains des Philistins."

Le livre des Chroniques commentent l'épisode par ces mots : « Saül mourut pour s’être montré infidèle envers le Seigneur : il n’avait pas observé la parole du Seigneur ; de plus il avait interrogé et consulté une nécromancienne. Il n’avait pas consulté le Seigneur, qui le fit mourir et transféra la royauté à David, fils de Jessé » (1 Ch 10, 13-14).

Le Nouveau Testament, bien que moins explicite, n'est pas en reste lui non plus à ce sujet, puisque les Apôtres s'opposent à tous les arts magiques (cf. Ac 13, 6-12 ; 16, 16-18).

EN QUOI LE SPIRITISME EST-IL MORALEMENT IRRECEVABLE ?

Le spiritisme est moralement irrecevable en ce qu'il constitue un manque de confiance en Dieu et en sa Providence qui gouverne l'univers avec force et douceur en vue du bien de chacun (cf. Sg 8, 1). En se fondant sur une volonté implicite ou explicite "de puissance sur le temps, sur l'histoire et finalement sur les hommes", il s'oppose au premier Commandement divin, à l'honneur et au respect, mêlé de crainte aimante, dûs à Dieu seul (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, n° 2116). Pratiquer le spiritisme revient en quelque sorte à vouloir prendre la place de Dieu...

Si "Dieu peut révéler l'avenir à ses prophètes ou à d'autres saints [...] l'attitude chrétienne juste consiste à s'en remettre avec confiance entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner toute curiosité malsaine à ce propos" (Catéchisme de l'Église Catholique, n° 2115).